Le projet LIFE FOREST CO2 aura bientôt parcouru la moitié de son chemin. Cette date coïncidera avec la fin de la phase de recueil de données sur le terrain, commencée en 2016, qui s’est centrée sur deux espèces forestières — Pinus halepensis (pin d’Alep) et Pinus pinaster (pin maritime ou pin des Landes) — présentes dans quatre régions de deux pays de l’Union européenne (Espagne et France). La collecte de données est une étape fondamentale pour atteindre les objectifs du projet LIFE FOREST CO2, car elle permet de modéliser et de définir les meilleures pratiques de gestion forestière afin de renforcer la fonction du puits de carbone des peuplements forestiers.

Après avoir prélevé des échantillons de sols de la région de Murcie, de l’Andalousie et de Castille-Léon, l’équipe du groupe d’Évaluation et de Restauration de Systèmes Agricoles et Forestiers (ERSAF) de l’Université de Cordoue s’est déplacée en juin dernier dans le sud de la France pour travailler avec leurs partenaires du Centre Régional de la Propriété Forestière Occitanie (CRPF Occitanie) qui participe en tant que membre du projet LIFE FOREST CO2 à travers le CNPF. Leur but est de prélever des échantillons afin de déterminer la différence de carbone cumulée entre les sols qui sont gérés et ceux qui ne le sont pas.

Les membres de l’UCO et le CRPF d’Occitanie lors de l’extraction des échantillons de sol

L’aire sélectionnée pour la collecte de données comprend quatre parcelles au nord de Montpellier, où pousse le Pinus halepensis, gérées selon quatre modalités différentes : une parcelle de bois non gérée, qui sera l’échantillon contrôle ; un bois où l’on pratique une éclaircie légère ; un bois où l’on pratique une éclaircie intense pour débroussailler et une superficie calcinée à cause de l’incendie récent d’un bois (août 2016). Cette dernière est particulièrement importante, car elle permet d’évaluer l’effet du feu sur le carbone du sol, une question qui intéresse surtout le bassin méditerranéen, très touché par les incendies en période estivale.

 

Tous les échantillons obtenus seront analysés dans les laboratoires de l’Université de Cordoue afin de modéliser les données recueillies. Ceci permettra de déterminer quelle est la pratique de gestion qui favorise l’accumulation de carbone dans le puits forestier du sol le plus répandu en Europe. Pour l’Espagne, cela représente 574,89 millions de tonnes de carbone réparties sur l’ensemble de la superficie forestière de son territoire.